Cogitation seconde
Récemment j'ai commencé à visioner la série Good Doctor. Pour ceux qui vivent dans une grotte, ça parle d'un chirurgien autiste qui à le syndrome du savant et qui sauve des gens malgré que personne ne le prenne au sérieux parce qu'il se comporte bizarrement. La série n'est pas très réaliste, mais elle à le mérite d'être diverstissante, pour l'instant. Ce qui est remarquable, c'est qu'il s'y passe plein de choses dramatiques mais le passage qui m'a le plus marqué est quant à lui tout à fait banal.
L'hôpital avait une patiente très riche sur laquelle ils ont fait un prélèvement qui devait être analysé pour tester si elle avait un cancer ou non. Le dit prélèvement à été égaré. Et pendant une partie de l'épisode on voit les docteurs mener leur enquête afin de retrouver le prélèvement et éviter une opération inutile à la patiente si l'échantillon ne présentait pas de signe de cancer.
Clairement pas l'histoire la plus passionnante qui soit. Pourtant je me suis retrouvée extrêmement inverstie dans l'enquête et frustrée par l'incapacité des médecins à retrouver l'échantillon rapidement. En effet je me suis retrouvée plusieurs fois dans ma vie professionelle à devoir retrasser le parcours d'objets ou de doucuments égarés. Je suis très douée dans ce domaine. Et le fait qu'il leur aura fallu des heures et des heures pour effectuer une tâche aussi simple, alors même qu'on parle de chirurgiens confirmés qui, par ailleurs, effectuent quotidiennement des actions bien plus complexes, cela m'a profondément énervée.
Oui j'était beaucoup trop investie dans cette portion narrative sans intérêt. Mais je pense que c'est normal quand je peux pour la première fois réellement m'identifier aux personnages à un niveau aussi concret.
Et cela m'a fait repenser à une autre problématique récurrente dans ma vie. J'ai souvent remarqué que les gens ont une manière de fonctionner très compartimentée. J'entends par là qu'ils peuvent être parfaitement compétents dans un domaine précis, et parfaitement stupides pour tout le reste. Cela me dépasse. J'ose penser que le bon sens est une capacité transversale. Mais il semblerait que ce ne soit pas du tout le cas.
Je blâme le système scolaire. On ne nous apprend pas à connecter les choses entre elles. Tout est bien rangé dans des petites cases, et rien ne doit dépasser. Et encore, en France nous avons tout de même le concept de tronc commun. Il s'agit d'une tentative maladroite de relier les différents sujets à une base stable, peu effective, mais c'est mieux que rien je suppose.
Mais c'est loin d'être suffisant. Ainsi on peut se retrouver avec un ingénieur nucléaire incapable de remplir un formulaire d'imposition correctement. Et le bon sens à géométrie variable est quand même l'apanage des personnes un minimum intelligentes et compétentes. Malheureusement je pense que chez la majorité des gens, le bon sens n'est pas simplement compartimentalisé, mais entièrement absent. Et là je ne sais plus que dire ou que faire. La communication ne peut plus s'établir. Je me retrouve démunie et je passe souvent pour une folle (ce qui n'est pas faux) ou une idiote (ce qui est légèrement insultant, mais au vu de cet aticle je ne peux pas m'en plaindre).
Au final le résultat est une forme d'isolation sociale pas si différente de celle que ressent notre chirurgien autiste. Et la boucle est bouclée.