Cogitation première

Il fait sombre, et je n'ai qu'une toute petite lumière allumée de l'autre côté de la pièce. J'ai mal au crâne donc je ne veut pas empirer la situation. Une brise légère souffle du ventilateur qui tourne au plafond. Je me prends à arrêter de réfléchir. D'habitude mon cerveau tourne et retourne des pensées souvent négatives sans fin. Parfois même quand je m'endors, les dites pensées continue à se dérouler dans mes songes. C'est épuisant.

J'ai essayé d'y remédier. J'ai tenté la méditation pendant quelques mois. Je pense que ça a fonctionné dans une certaine mesure. Mais je ne suis pas une personne disciplinée, et je me suis rapidement lassée. J'ai abandonné ma pratique, aussi importante soit-elle.

Je me dis souvent que je devrais m'y remettre. Mais aucune action ne s'en suit. Je suppose que je ne souffre pas assez. Tout ce que j'ai accompli dans ma vie je l'ai fait pour arrêter de souffrir. C'est la seule motivation qui semble efficace. Je me demande si c'est malsain. Probablement.

Quoi qu'il en soit je réfléchis trop et ça m'embête et ça me fatigue, à défaut de me faire souffrir. Mais parfois, quand les bonnes conditions sont réunies, je me prends à regarder dans le vide, sans aucunes pensées pour me tourmenter. Ce sont des instants courts mais tellement paisibles !

Et ce soir j'ai eu un moment de répis. Dans la pénombre de mon salon, la brise du ventilateur qui rafraichit ma peau, un mal de crâne sourd en fond, et rien d'autre. Le silence. Une fois l'instant passé, je me suis assise pour écrire. J'essaye de comprendre le secret de ce moment magique. Comment le retrouver, comment le provoquer peut-être.

Je rêve d'être zen. J'entends par là : être toujours calme, détendue, détachée. Ne pas laisser les choses m'atteindre, prendre les évènements comme ils viennent, de façon sereine. Ne plus me prendre la tête. Ne plus ressentir le moindre stress. C'est une mentalité à l'opposée de ma personnalité. Je cherche toujours à tout contrôler, je suis une perfectionniste maladive, je suis le stresse incarné.

À quoi bon ? Je suis bien consciente que cette façon de penser ne mène à rien. Le sens de l'analyse, la capacité d'adaptation, voilà des qualités utiles. Les accompagner de doutes et de stress est parfaitement inutile voir contre-productif.

Comment changer ?

C'est l'éternelle question.

Je n'ai pas la réponse.

Mais je vais continuer à essayer.

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Cogitation seconde